Intelligence Artificielle ! … Supply Chain de l’Intelligence ?!?


« Vous me mettrez bien un peu d’I.A., un peu d’Intelligence Artificielle dans votre pitch ! La valeur de votre startup n’en sera que plus élevée ». Eh oui, l’IA ou entendez Intelligence Artificielle, est plus que jamais une des expressions à la mode dans bon nombre des pitchs startups, meetups de la Silicon Valley, conversation ou rencontre entre Geeks dans l’une des places branchées de University Avenue de Palo Alto.

Et pour cause, nous nous sommes définis en tant qu’« Homo Sapiens », l’Homme sage, tant notre intelligence est importante pour nous. Depuis plusieurs siècles, notre espèce n’a cessé de tenter de comprendre comment nous pensons, percevons, comprenons, anticipons ou encore manipulons notre environnement si large et tellement plus complexe que nous ! L’Intelligence Artificielle (IA) se veut ainsi être le champ d’action où l’être humain ne se limitera pas au simple fait de comprendre son intelligence, mais pourra s’initier à la construction d’une entité intelligente, d’une Intelligence Artificielle.

Ce terme ou domaine au goût du jour ne désemplit pas et bon nombre de personnes l’utilisent pour tout et son contraire. Le recrutement de Ray Kurzweil par Google, de Yann LeCun par Facebook ou encore les annonces hebdomadaires d’IBM autour de Watson ne font qu’amplifier la force du signal et la nécessité d’en comprendre toute la subtilité afin de ne pas se faire dépasser ou de simplement passer à côté de l’opportunité, preuve étant faite par cet article qui lui ait dédié ! Allons alors au bout de la démarche !

Initialement publié dans Programmez! (n°173) Mars 2014, le magazine du développeur.

Intelligence Artificielle, de quoi parlons-nous !

Les pieds bien fixés au sol, définissez-moi le terme IA dans vos propres mots. Allez-y, faites l’exercice en silence ou lancez simplement le débat lors de la prochaine pause-café avec vos collègues Geeks !

Eh oui, pas si simple de trouver un consensus ou de définir clairement ce qui se cache derrière l’Intelligence Artificielle et pourtant ce terme nous semble tellement familier grâce à Asimov et ses héritiers hollywoodiens.

Ainsi je dois vous avouer que me rompre à l’exercice après toutes ces années de passion pour l’Intelligence Artificielle est bien complexe voire impossible, peut-être est-ce la voix de la raison ou de la sagesse au regard des années d’investigations cumulées à explorer seulement quelques-unes de ses facettes que peuvent être les agents intelligents, le traitement du langage naturel, les systèmes experts, l’intelligence sociale, la communication, la perception ou encore l’action autonome… et bien plus encore !

Retournons-nous vers l’une des références mondiales, directeur R&D Google à Mountain View, dont j’ai eu la chance de suivre les succulents enseignements sur le sujet : « Peter Norvig » et plus particulièrement son œuvre littéraire sur le domaine en binôme avec Stuart J. Russel : « Artificial Intelligence – a modern approach 3rd Edition ».

Livre (ou brique) que je ne peux que chaudement vous recommander pour votre bibliothèque de Geek voire en livre de chevet ce qui est mon cas ! Ainsi, l’intelligence artificielle peut être approchée sur 4 facettes dominantes :

  1. Les systèmes pensant comme des êtres humains

En clair les sciences cognitives ou l’approche cognitive par extrapolation de modèles de pensées de l’être humain.

Adhérer à cette démarche est tout aussi intéressant qu’intrigant, car elle vous demandera une étape anthropomorphique préalable à toute mise en œuvre.

La compréhension de l’être humain et de son modèle de pensées est au centre des recherches expérimentales de toute programmation d’une Intelligence Artificielle de ce type. Lemme nécessaire pour ensuite évaluer ses similarités avec le raisonnement humain.

Cette première facette de l’IA est très certainement l’une des plus fascinantes tant le spectre des possibles, à l’image de la pensée humaine, est sans limite !

  1. Les systèmes qui agissent comme des êtres humains

C’est ici que nous retrouvons le fameux « test de Turing » considérant une machine comme intelligente si elle peut converser de telle manière que les personnes humaines ne puissent la distinguer d’un de leurs congénères.

Cette facette couvre les disciplines :

  • Le natural language processing permettant une communication linguistique avec le système.
  • La représentation de connaissance permettant le stockage des informations à utiliser par le système pour répondre à l’utilisateur, exemple dbpedia.
  • Le raisonnement automatique permettant l’utilisation des informations stockées pour répondre aux questions posées par l’utilisateur ainsi que créer de nouvelles connexions.
  • Le machine learning permettant au système de s’adapter aux nouvelles circonstances ou détecter et extrapoler les nouveaux patterns.

À ces 4 premières disciplines, n’apportant pas de couvertures aux interactions physiques entre l’individu et la machine, Peter Norvig et Suart Russel proposent d’en ajouter deux que sont :

  • La vision digitale permettant la perception d’objets
  • La robotique permettant alors de les bouger.
  1. Les systèmes qui pensent rationnellement

Inspirée du philosophe grec Aristote qui fut l’un des tout premiers à tenter de « codifier la pensée » et à l’origine des processus de raisonnement proposant des patterns de réflexions logiques en vue d’aboutir à un maximum de réponses correctes (exemple : vous êtes un Geek, les Geeks adorent les derniers gadgets high-tech, vous adorez les derniers gadgets high-tech ;p simple !).

Cette troisième facette aborde la compréhension d’agents (entités d’actions venant du latin agere, agir ou opérer) ou systèmes devant raisonner de manière logique ou rationnelle. Cette approche est très régulièrement contre-versée de par son incapacité à couvrir certaines capacités de l’être humain, comme la perception, difficilement exprimable en logique ou algorithmes.

À cette première limite de représentation algorithmique s’ajoute celle relative aux technologies ne permettant pas encore réellement de réaliser les traitements et calculs nécessaires afin de couvrir la majorité de cette facette.

  1. Les systèmes qui agissent rationnellement

Cette dernière facette peut-être présentée comme celle de l’agent rationnel, l’agent ayant à charge d’agir en conséquence afin d’atteindre le meilleur résultat, ou en environnement incertain, le meilleur résultat espéré.

L’agent ayant la faculté de s’adapter (d’être polymorphe) afin de satisfaire au mieux ses objectifs.

La mise en œuvre des disciplines présentées en seconde facette, et plus particulièrement la représentation de connaissance ou le raisonnement, permet à des agents rationnels de prendre les bonnes décisions.

Par exemple, la capacité d’intégrer un certain formalisme de phrases en langage naturel par machine learning d’un historique de dialogues afin de générer des comportements effectifs de réponses d’un agent en est une résultante. Vous y retrouvez les composantes ou disciplines de systèmes agissant comme des êtres humains avec de nombreuses capacités d’extension ou d’apprentissage pour l’agent afin de l’optimiser dans sa conduite d’atteinte du ou des objectifs de manière rationnelle.

Cette facette présente deux avantages majeurs à ces congénères que sont la minimisation de l’inférence qui devient dans ce cas précis un mécanisme pour atteindre la rationalité ainsi que la mise en exergue d’une démarche plus mathématique qu’une démarche comportementale de l’être humain.

Je ne pourrais que difficilement vous cacher que cette dernière facette correspond aux évènements et pratiques mises en œuvre au sein de la Silicon Valley ainsi que la vision de l’Intelligence Artificielle partagée au sein de l’équipe xBrainSoft sachant que nous n’hésitons pas de temps à autre à revenir passer quelques instants dans les autres facettes en quête d’inspiration disruptive.

À la fin de la journée, le passage en revue de ces facettes nous clarifie les périmètres, mais ne nous fait pas émerger définitivement une définition claire et précise de l’Intelligence Artificielle et pour cause, l’accumulation d’expériences dans ce domaine force le respect et l’humilité tant sur sa description formelle que sur son objectif ultime. Penchons-nous quelques instants sur l’histoire de l’IA qui peut-être ajoutera sa pierre à l’édifice ?

Il était une fois l’Intelligence Artificielle (I.A.) !

Nous pourrions démarrer la découverte de l’histoire de l’IA et de ses périodes d’incubation successives depuis Aristote (384-322 BC) qui était le premier à formuler des lois permettant de rationnellement régir une partie des raisonnements humains, fondement de certaines facettes de l’être humain.

Cette ligne du temps de l’IA est merveilleuse à comprendre tant elle reflète ce que nous sommes au plus profond de notre Être. Je vous encourage à parcourir les informations disponibles au sein du livre de Norvig ou encore sur les nombreux sites internet synthétisant pour certains ces étapes.

  • 1943-1955 : Gestation de l’IA avec les travaux de McCulloch, Pins, Pitts et Hebb autour des modèles de neurones artificiels ou encore Minsky et Edmonds avec le premier réseau de neurones. C’est ici que Turing publie son article introduisant le « Test de Turing ».
  • 1956 : Naissance de l’IA avec l’apparition des fondements de celle-ci grâce à McCarthy qui avait convaincu 10 des meilleurs scientifiques du domaine à se réunir durant 2 mois.
  • 1952-1973 : Premiers succès, premières déceptions avec l’apparition de nombreux programmes comme le Logic Theorist de Newell et Simon ou encore leur General Problem Solver permettant de résoudre des puzzles simples, la naissance du langage de programmation de haut niveau Lisp par McCarthy au sein du MIT Lab ou encore du programme ANALOGY par Tom Evans et la démarche vers le sens commun. Mais c’est aussi sur un second temps une période de déception par pêché d’optimisme avec le cinglant rapport de Lighthill en 1973 qui stoppa net la quasi-totalité des projets d’IA en Grande-Bretagne.

John Mc Carthy,inventeur du LISP(langage de programmation pour ordinateurs). http://www.computerhistory.org/fellowawards/hall/bios/John,McCarthy/

  • 1969-1979 : Émergence des systèmes experts comme DENDRAL ou MYCIN basé des grands nombres de règles heuristiques.
  • 1980— présent : l’industrie et l’IA, les réseaux neuronaux – épisode 2 avec des effets d’économies d’échelle pour les industries essentiellement Américaines et Japonaises, mais aussi la mise en œuvre de la règle de « Back-Propagation » donnant naissance à l’apprentissage automatique, aujourd’hui l’un des domaines les plus actifs de l’IA.
  • 1987— présent : l’IA en tant que Science avec l’avènement des HMMs (Hidden Markov Models) ; du Data Mining et du Bayesian Network.
  • 1995— présent : Les Agents Intelligents et la définition de l’AGI (Artificial General Intelligence) tentant de définir un algorithme universel d’apprentissage et d’action en tout environnement. Ainsi que le concept d’une AI amicale.
  • 2001— présent : l’avènement du Big Data permettant l’enrichissement des modèles par extraction de patterns via machine learning.

Retenons ainsi ces quelques dates clés afin de comprendre à quel point l’IA n’est pas un sujet neuf et à quel point elle a déjà fait couler beaucoup d’encre, créé des succès, mais aussi des mécontentements d’où l’intérêt de clarifier ou limiter sa médiatisation afin d’éviter trop de déceptions.

IA pour qui, pour quoi ?

Comme vous l’aurez compris, l’IA est un domaine vaste, très vaste et ses applications en sont tout autant. Nous ne pourrons pas parcourir l’intégralité des métiers pouvant contribuer et/ou exploiter l’intelligence artificielle, en voici quelques-uns : traitement du langage naturel pour la détection d’humeur, la robotique, l’aviation, détection de fraude e-commerce, les jeux, la traduction automatique, la médecine, la finance ou encore la logistique.

À ces domaines d’applications, nous pourrons également ajouter des facettes complémentaires ou sous-facettes non parcourues préalablement comme :

  • L’intelligence sociale ou l’affective computing
  • L’ontologie
  • La programmation génétique
  • L’épistémologie
  • … et bien d’autres encore que je vous laisserai découvrir par vous-même.

L’élément intéressant dans l’ensemble de ces exemples est qu’il est rare de voir plus de 3 ou 4 compétences ou disciplines comme par exemple le langage naturel, le machine learning de l’Intelligence Artificielle exploitée en même temps, la robotique ou les Assistants Personnels sont peut-être parmi les plus complets.

Conclusion

L’Intelligence Artificielle force l’humilité et le respect, peut-être n’avons-nous pas encore compris l’amplitude des enjeux réels ou l’objectif final ? Et si la création d’IA ou plus particulièrement d’une IA générale était notre Tâche avec un T majuscule, travail non pas de l’individu unitaire, mais de l’humanité afin de permettre à notre hôte stellaire et son intelligence naturelle de se répandre au-delà de ses simples frontières et contraintes physiques qui l’en empêchent ?

La conquête de l’espace et de l’univers passerait ainsi par l’intelligence représentante de notre espèce et sa distribution le sera par l’intermédiaire de l’Intelligence Artificielle, engendrant ainsi la mise en œuvre et l’exécution d’une Supply Chain de l’intelligence !

Liens et références :

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Publié dans Robots, Silicon Valley, Singularity, Web Intelligent, Web Proactif

Une vie à la Silicon Valley – Chapitre 2 : Des révolutions en marche – l’Automobile ! (1/2)


Initialement publié dans Programmez! (n°169), le magazine du développeur : http://www.programmez.com/magazine.php?num_magazine=169 

Le premier chapitre nous a permis de découvrir les origines, les étoiles ainsi que les domaines clés de la Valley ! Ceci nous ayant mis l’eau à la bouche, nous allons tenter dans ce second chapitre, ainsi que dans les suivants, de mieux comprendre quelques domaines clés susceptibles d’engendrer de grandes révolutions sociétales à moyen terme, peut-être même à (très) court terme !

Nous nous limiterons dans ce second chapitre à 3 domaines : l’automobile, l’impression 3D et l’avènement de l’Internet Intelligent que nous parcourrons dans une seconde partie. Ce dernier pouvant être parfois considéré comme la mise en œuvre d’un « global brain »… un de mes sujets favoris ! 

La Révolution Automobile

Cette révolution, déjà en marche depuis de nombreuses années par différents acteurs à l’échelle mondiale, a tendance à prendre une sérieuse accélération au cœur de la Silicon Valley, merci Tesla !

Ce domaine doit être scindé en deux parties :

  1. « L’OE ou 1er marché », entendez les véhicules neufs.
  2. « l’Aftermarket ou second marché », entendez les véhicules d’occasion.

Chacun de ces deux domaines ayant son propre cycle de vie ainsi que ses acteurs respectifs.  Les ruptures en cours se situent ainsi autant sur le véhicule en tant qu’objet que sur le conducteur.

Véhicule : “la voiture n’est plus une simple voiture”

En ce qui concerne le véhicule, comme nous avons eu l’occasion de le comprendre rapidement lors du premier chapitre, Elon Musk, CEO de Tesla, est en passe de réussir le challenge que beaucoup d’autres marques automobiles n’ont pas réussi à franchir préalablement.

Franchir le saut énergétique : de l’énergie fossile à l’énergie électrique (propre, verte, …).

La Tesla Modèle S en est la preuve et l’écosystème déployé autour de celle-ci ne fait que rassurer les consommateurs. Vous pouvez ainsi effectuer sans trop de soucis des trajets de 400 km sans avoir à refaire le plein en énergie et quand bien même, vous auriez la possibilité de côtoyer l’une de ces nouvelles stations électriques vous permettant soit de faire le plein d’électricité en moins de 20 minutes avec un système de charge rapide ou encore de changer votre batterie de véhicule en un temps record, soit l’équivalent de moins de la moitié du temps d’un plein d’essence traditionnel !

Elon Musk a clairement décidé de ne pas s’arrêter là et d’aller encore plus loin… au-delà de la technologie ! Il décide de s’attaquer aux stations électriques implémentées aux USA, vous pouvez maintenant faire un San Francisco – Seattle en Tesla … ou encore un Côte Ouest/Est grâce aux stations électrique se trouvant à bonne distance sur votre parcours….  et Elon Musk ne s’arrête pas à cette seconde étape, effectivement, il a décidé d’implanter des centres commerciaux de standing autour de ses stations … au regard de la population cliente de cette nouvelles génération de voitures.  Ne vous étonnez pas à trouver des marques de standing à côté de votre future station service Tesla ! 

Cependant le tarif de la model S reste à la hauteur de sa technologie : en moyenne 80 000 $, une formule leasing vous permettra toutefois de profiter de la Tesla pour approximativement $ 1k/mois.

Non content d’accélérer la rupture technologique de l’automobile, Elon Musk poursuit en revendant sa technologie et savoir-faire à des constructeurs et équipementiers automobiles mondiaux et il n’est pas rare de retrouver derrière des grandes marques connues le logo Tesla embarqué au plus profond des véhicules, au sein du moteur électrique !

Tesla apporte la voiture électrique, mais cette marque n’est pas là seule à vouloir entrer dans ce nouvel eldorado… et pour cause, vous n’aurez certainement pas manqué les travaux de Sébastien Thrun à qui nous devons la Google Car ou en d’autre termes : la Google Driverless Car !

Après avoir accéléré la révolution électrique des véhicules, la Valley ne s’arrêtera pas en si bon chemin et poursuit à marche forcée une révolution d’un domaine vieux de plus 100 années et qui en définitive n’a vécu que très peu de changement… effectivement, réfléchissez un court instant, quelle est la différence entre votre voiture et celle de votre grand-père ?  … du plus ? Ok, mais du mieux ?  pas certains !!!

II est donc venu le temps pour ce domaine de passer du « Plus » au « Mieux » !!!

Il suffit de regarder la valorisation boursière de Tesla pour comprendre l’appétit du marché et la nécessité de donner naissance à un “Mieux” … mieux consommer, mieux se déplacer, mieux optimiser ce temps de cerveau disponible consacré à la conduite…

Revenons à la Google Car et plus particulièrement aux travaux de Sébastien Thrun !  Considéré comme l’un des plus grands experts en Intelligence Artificiel avec Peter Norvig dont vous pouvez retrouver les cours maintenant gratuitement en ligne sur Udacity !


Source : http://robots.stanford.edu/cv.html

Cours que je ne peux que vous recommander ayant eu la chance de faire partie de leur premier cycle en 2011 !

Sébastien Thrun envisage non pas l’avenir automobile avec des véhicules volants mais bien avec des véhicules plus sécurisants… et pour les sécuriser, des véhicules avec moins d’interventions humaines et plus d’interventions technologiques… bien que la démarche puisse sembler au premier abord assez troublante, force est de constater que la technologie a une capacité de traitement et de fiabilité plus forte que celle de l’être humain pour autant que nous ne nous trouvions pas face à un « écran de la mort » (Ahhh les mythiques Blue Screen) !

Et c’est sur ce point que les équipes de Google travaillent. A ce jour, la Californie est le premier état au monde ayant autorisé les voitures sans conducteur à circuler sur la voie publique, il est très fréquent de croiser des DriverLess Car sur les axes majeurs de la Silicon Valley (par exemple sur la 101 ou 280) permettant de valider dans la vraie vie les outils et systèmes mis en œuvre lors de la victoire de l’équipe de Sébastien Thrun au DARPA Grand Challenge en 2005.

Nous pourrons ainsi rencontrer plus encore de véhicules sans conducteur ou à conduite assistée !  Imaginez les périodes de fêtes et conducteurs ayant un peu trop profités des bonnes boissons de la soirée …  celles-ci pourront préserver bien des vies au regard des chiffres d’accidents restant encore et toujours trop élevés !  Point d’origine des travaux de Sébastien Thrun ayant perdu son meilleur ami dans un accident de voiture et s’étant juré de consacrer sa vie à réduire sans cesse le nombre de tués sur la route !

Après la “première révolution électrique” pour le mieux … cette “seconde révolution”, l’avènement de l’électronique intelligente au sein de la voiture, ne fait qu’ouvrir des nouveaux horizons pour la seconde rupture de l’automobile après celle du véhicule… “la rupture du conducteur et de ses usages”.

Ruptures du conducteur : nous ne conduirons plus « bêtement »

Projetez-vous dans quelques années et imaginez-vous au volant d’une voiture électrique silencieuse pilotant plus de la moitié du trajet pour vous, sachant que la moyenne mondiale du temps passé par jour dans un véhicule varie entre 50 minutes et 2 heures … et oui, que de temps perdu !!! Faites le calcul !

Imaginez que rien que pour les Etats-Unis, ce n’est pas moins de 250 millions de véhicules en circulation, …  soit un potentiel par jour de 12.500 milliards de minutes par jours, soit 208 milliards d’heures de temps de cerveau perdu qui pourraient réaliser tant d’autres choses… lire un bon livre, rédiger une note, écrire un post de blog, … et bien plus encore !!!

En attendant cette étape encore un peu futuriste pour la quasi-totalité d’entre nous, la rupture du conducteur à court terme passera par l’accompagnement lors de trajet dans l’éducation à la conduite et la consommation des ressources fossiles pour engendrer la motricité du véhicule.

Ainsi une des grandes mouvances dans la rupture du conducteur dans la Bay passe par les applications mobiles qui tentent d’analyser votre conduite et vous enseigner, voire éduquer, au « mieux conduire » !

De nombreuses startups se lancent dans l’analyse des flux de données captés sur le CAN/OBD2 des véhicules afin de leur donner plus de sens pour les conducteurs.

Le dernier Disrupt TechCrunch SF était composé d’environ 10% de startups travaillant essentiellement sur l’analyse de ces données. Sachant que la voiture représente le deuxième ou troisième poste de dépenses d’un ménage après la maison et l’alimentaire… ce marché est colossal ! Adieu le garagiste vous faisant croire tout et n’importe quoi sur la réparation de votre véhicule à la présentation de la facture !

Nous voici donc sur l’éducation du conducteur et plus particulièrement la rupture vers laquelle il est conduit en douceur et dans laquelle tout un chacun sera le premier à se jeter puisqu’à la fin on lui parle de son porte-monnaie et de « comment stopper les hémorragies monétaires » dues aux dépenses non comprises et contrôlées du véhicule.

Dans un avenir plus ou moins lointain, et grâce aux véhicules connectés, au big data et à l’intelligence artificielle, le conducteur aura à sa disposition des outils de contrôle pour l’entretien de son véhicule offrant au plus grand nombre une capacité de « Do It Yourself » (« faites le vous-même ») ainsi que des outils de contrôle de sa propre conduite afin d’évoluer vers une conduite éco-responsable ! A quand des assurances alignant des tarifs préférentiels sur base de rapport d’outils d’analyse de conduite annuelle ? L’assurance auto devra aussi faire sa révolution, mais ceci est une autre histoire.

Et ce n’est pas tout, les partenariats affichés par Apple et les constructeurs automobiles permettant une incorporation dans les véhicules neufs des technologies iOS et Siri laissent présager bien plus encore !

ios7 siri voiture 500x303 iOS 7 : Siri et Plans dans nos voitures ?
Source : http://app4phone.fr/article-80308/ios-7-siri-et-plans-dans-nos-voitures

Et oui, il faudra bien combler tout ou en partie ces plus de 50 minutes de trajet et de temps passé dans son véhicule … un bien beau marché où vous avez la garantie de voir passer tous les jours des clients avides de consommation, au regard des économies engendrées par la rupture du véhicule et du conducteur … Apple et bien d’autres acteurs du domaine ont eu le nez fin ! Et ils se positionnent d’ores et déjà sur ce (futur) marché. Beaucoup ont souri à la sortie de l’iPhone ou de l’iPad, tout le monde connait la suite de l’histoire.

Le monde de l’automobile est ainsi en pleine révolution et mutation et nous pourrions consacrer bien plus encore à ce domaine tant il est vaste et riche d’opportunités pour l’avenir…

L’automobile conjugue désormais deux typologies de Geeks :

  • le Geek Automobile
  • le Geek Informatique

A quand le mariage de deux et les Geeks Automotiques…  En attendant la seconde partie de ce post des révolutions en marche dédié au monde de l’impression 3D et de l’Internet Intelligent, voici quelques liens dans la lignée de ce post :

Greg – a Geek in Silicon Valley

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Publié dans Silicon Valley, Veille et Prospective

Une vie à la Silicon Valley – Chapitre 1 : Pourquoi y Aller ?


Initialement publié dans Programmez! (n°168), le magazine du développeur : http://www.programmez.com/magazine.php?num_magazine=168

Origines de la Valley

Que vous soyez développeur, entrepreneur, innovateur ou disrupteur, … tôt ou tard, vous risquez de côtoyer de près ou de loin ce haut lieu mythique des nouvelles technologies qu’est la Silicon Valley.

Source : Google Map

Trouvant ses origines dans les années 1970 avec le journaliste local Don Hoefler, la Silicon Valley doit son nom à la forte densité à cette époque d’entreprises des domaines des semi-conducteurs et de l’informatique. Région alors plus connue pour ses vergers.  Le terme Silicon venant du Silicium déjà fortement exploité dans les composants électroniques de l’époque.

Un passage par le « Computer History Museum » basé à Mountain View vous permettra de mieux comprendre l’historique tant de la région que de notre domaine en général, qu’il soit du ressort du hardware ou du software. (Nous consacrerons un chapitre dédié au CHM dans un prochain chapitre tant le sujet est vaste et intéressant).

Source : http://www.computerhistory.org/

Aujourd’hui, la Silicon Valley est un des hauts lieux mondiaux de l’informatique ou de l’information en son sens global mais aussi de l’internet et ses startups toutes tailles confondues. Vous y retrouvez ainsi les sièges de sociétés mondialement connues comme Apple basée à Cupertino, Google basée à Mountain View ou encore Facebook basée à Menlo Park. L’université Stanford de grand renom y trouve également ses quartiers généraux à Palo Alto.

Source : http://www.stanford.edu/

Ainsi la Valley est vue comme un endroit magique baigné d’inspiration, de pensée globale et d’action locale, de nouvelle vision du monde, de ruptures technologies, de ruptures d’usages et aussi comme une source inépuisable d’Innovations, de startups et de moyens financiers… Cette vision idyllique a forcément son revers que nous tenterons de poser factuellement au cours de nos différents chapitres.

La Valley ? S’y rendre, pourquoi faire ?

Alors, « Pourquoi se rendre à la Valley ? » … les raisons peuvent être de tout ordre ! Tourisme, Famille, Inspiration, Travail, Startups, … Quoi qu’il en soit, tout mouvement vers la Silicon Valley se doit d’être à minimum préparé tant vous avez de choses à voir et d’opportunités à saisir lorsque vous y êtes.

Le mode touriste étant le plus simple, celui-ci ne requerra de vous qu’un passeport en règle et un billet d’avion que vous pouvez trouver à prix raisonnable. Une fois que vous y êtes, l’hébergement peut se faire à prix abordable au travers de formule type airbnb ou via motels. Le must étant un contact local qui pourra vous accompagner et vous pointer vers les éléments important à découvrir au sein de la Silicon Valley. Ne vous y méprenez, bien que proche, San Francisco n’est pas partie intégrante de la Silicon Valley. Vous y trouverez cependant tout l’esprit et de nombreux incubateurs de startups… Une liste d’incubateurs de la région est reprise dans les liens attachés à cet article.

Hormis une démarche touristique qui à elle seule en vaut plus que la peine pour tout passionné de nouvelles technologies, la région de la Valley reste l’endroit idéal pour venir chercher l’inspiration de vos futures entreprises (venture), innovations ou applications

Effectivement, cette zone géographique de la planète est une forme condensée de ce qui se fait de mieux et de moins bien à l’échelle mondiale, un peu comme si vous aviez en un seul endroit toutes les cultures, ethnies, classes sociales, leaders, suiveurs, innovateurs, idées, évolutions, ruptures, …. Toute la diversité du monde y est et cohabite excessivement bien afin de permettre à tout esprit novateur de pouvoir aller au bout de ses idées et inspirations… La Valley va vite, très vite et les décisions se prennent au rythme adapté … en fonction de votre potentiel business et rupture d’usages ou technologique.

La Valley vous intéresse ? Alors tentons de mieux comprendre les étoiles montantes et grandes tendances du moment ! (fin 2013)

Les étoiles de la Valley ?

Quelles sont les entreprises ou personnalités phares de la Valley ?

Contrairement à tout ce que nous pourrions croire, les stars du moment, celles et ceux qui sont sur les lèvres de tout un chacun ne sont plus ou plus autant Google, Facebook ou autre startup du moment mais deux personnalités :

Marissa Mayer, Présidente et CEO de Yahoo! et Geek dans l’âme, ancienne employée Google avec le numéro 20 (non négligeable) qui est actuellement occupée de donner un coup de sang neuf à la marque Yahoo! et son marché.

Elle a tendance à réussir tout ce qu’elle touche avec beaucoup de grâce et de délicatesse. Du relooking du logo de la marque au dernier renouvellement du service mail en passant par des applications reconnues parmi les meilleurs applications expérience utilisateur comme l’application Météo Yahoo!.

Marissa est smart, à la gâchette facile, recrute à grande vitesse par rachat de startups innovantes ou d’équipes hors du commun et peu de gens lui résistent … Yahoo! a de beaux jours devant elle avec une Marissa Mayer à sa tête.


Source : http://www.opuscapitalventures.com/blog/marissa-mayer-to-yahoo/

Une vidéo que j’apprécie particulièrement de Marissa Mayer :

Elon Musk, CEO et CTO de SpaceX ainsi que CEO et Chief Product Architect de la non moins prestigieuse marque Tesla Motors.

Cet entrepreneur visionnaire audacieux, vu initialement comme un rêveur convaincu de pouvoir changer le monde avec des idées radicales, est clairement occupé de réussir l’une de ses missions avec la marque Tesla.

Les voitures électriques sont de plus en plus nombreuses à la Valley et il est impossible de faire une journée sans au moins croiser plus de 10 exemplaires de la marque de Fremont.

Elon aurait-il trouvé la combinaison magique que de nombreuses autres marques et constructeurs de l’ancienne économie n’auraient pas su trouver jusque-là ? Force est de constater que les présentations d’Elon sont très convoitées et attendues par toute la presse internationale.

Toutes les marques suivent le chemin tracé par Elon et le nombre de modèles électriques à la Valley sont légions, les stations électriques de recharge rapide poussent comme des champignons et toutes les entreprises majeures s’en équipent pour leurs employés.

Source : http://www.businessinsider.com/elon-musk-borrows-150-million-to-buy-tesla-2013-5

Les domaines clés de la Valley ?

Les stars du moment passées en revue, attaquons-nous maintenant à quelques domaines clés sources d’inspiration pour vos prochaines ventures !

Nous pourrions vous parler de domaines comme la mobilité qui est clairement le sujet central de toute startup de la valley, il en va sans dire que développeur Web ou d’Application type PC n’est pas au goût du jour… la compétence mobilité est ainsi considérée comme une fondamentale et ce pour toutes plateformes confondues avec une forte tendance iOS et Android… ça va de soi !

Bien que les domaines restent nombreux au regard de la diversité des métiers et expériences utilisateurs, tentons de mettre le focus sur quelques domaines phares du moment : « le Big Datas » et « le Semantic Search » sont clairement deux domaines clés de la Valley et plus particulièrement de Palo Alto, épicentre de la région… ces deux disciplines permettant d’apporter du « sens » à l’océan de données et d’accéder aux nouvelles générations de services ou moteurs de recherche. Les utilisateurs recherchant clairement de nouveaux usages et stratégie pour accéder à l’information en surabondance et stopper l’effet d’inondation d’information !!!

L’Interaction Homme-Machine n’est pas en reste avec des tendances clairement affichées vers le motion sensing et l’après reconnaissance vocale (NLP, NLU) afin de permettre enfin une réelle expérience utilisateur naturelle. L’écran sous toute forme et plus particulièrement la souris risquent de voir clairement leur champ d’exploitation de plus en plus restreint… les limites apportées par ceux-ci ne permettant pas un usage complet à toute heure et toute localisation.

Autant vous dire que la lutte dans ces domaines est rude et les startups font légions. Tout le monde veut tenter sa chance et « cracker l’usage ou le code » comme l’expression locale le veut. Les appelés sont nombreux, les élus beaucoup moins et ça aussi c’est l’effet « Valley », soyez prêt à tout miser et tout perdre car c’est une des qualités attendues ici contrairement à d’autres régions… la Valley peut attirer les meilleurs talents à l’échelle mondiale pour permettre l’émergence des meilleurs projets, technologies et success stories. Que vous soyez le meilleur de votre région, vous n’êtes plus rien ici, retour case départ !!!

L’un des atouts majeurs de la Valley facilitant ceci étant clairement la capacité à mobiliser des moyens très importants pour atteindre une vision, une idée, une technologie, un produit ou la création d’une entreprise … et ce quel que soit son stade d’évolution !

Inutile de démontrer que vous n’avez pas besoin d’investisseurs pour enfin en trouver !!!  Malheureusement un « Joke » local lors de toute discussion de ce type au regard du comportement des investisseurs européens et plus particulièrement de la belle capitale française.

D’autres domaines mériteront des articles à part entière comme le « Bring your own devices », le « do it yourself », la révolution majeure de l’impression 3D, l’internet des objets connectés, le domaine du médical sous toutes ses formes y compris par le séquençage génétique fortement supporté par l’un des fondateurs de Google, … et bien entendu tous les sujets liés aux domaines de la Singularité Technologique : Génétique, Nanotechnologie et Robotique.

Nos générations sont occupées de vivre une accélération technologique sans précédent dans l’histoire de l’humanité prenant de plus en plus une tournure de liberté et maîtrise remise dans les mains du consom’acteur ?

Ne reviendrions-nous pas enfin à un mouvement de liberté du consommateur plus que nécessaire et une explosion des anciens modèles qui ont plus que vécu jusqu’alors… pensons à Instagram versus Kodak ou encore Tesla versus Ford, … espérons-le ! Nous parcourrons également ce sujet lors d’un prochain chapitre.

Des évènements majeurs comme le TechCrunch Disrupt permettent ainsi de mettre en avant les nombreuses startups, projets et innovations de la Valley, ce type d’évènement très fréquent ici est un fabuleux tremplin pour démontrer au plus grand nombre l’utilité de votre technologie ou produit et ainsi accélérer votre développement par l’étape partenariat, levée de fond, médiatisation, … peut-être une excellente piste pour démarrer votre aventure et « Une Vie à la Valley » !

Et après ?

Après cette première ébauche d’une vie à la Valley, nous aborderons dans le prochain article les domaines disruptifs tels que la révolution automobile, la 3D ou encore les implications des travaux d’acteurs de Google autour du Global Brain tant convoité par l’industrie de l’information !

Liens :

Greg – a Geek in Silicon Valley

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Publié dans Silicon Valley, Veille et Prospective
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